Septembre en Norvège
Le 28 septembre 2025
Le temps file et le premier mois en Norvège s'achève ! Je suis ravi de vois que vous suivez attentivement mes aventures, comme en témoignent les nombreux "MAIN" que j'ai reçus. À ce propos, vous pouvez maintenant laisser un petit mot dans le livre d'or de ce blog si le coeur vous en dit. Voici un petit pêle-mêle pour clôturer ce mois de septembre riche en péripéties.
L'épopée du métacarpe
Merci à une certaine Émilie F. pour ce magnifique montage, mais n'est-ce pas un peu tôt pour commencer la promotion du Camping-Car Tour des Casius Belli ?

Si vous avez un passé de dresseuse ou dresseur Pokémon, vous savez qu'il faut de la patience pour faire évoluer un métacarpe. Heureusement, lors de la visite de contrôle, les infirmières m'ont fait un nouveau plâtre qui me permet d'utiliser mon index et mon pouce. En gros j'ai une pince de crabe. Peut-être que ma main gauche sera libérée le 9 octobre, après que les docteurs se soient assurés que j'aie bu assez de lait. Je voulais inclure quelques photos des radios mais je ne les ai pas encore, et de ce que j'ai vu c'était pas joli joli. Quand tout ça sera derrière moi vous pourrez m'envoyer RADIO par SMS.
Quand est-ce qu'on mange ?
Il m'aura fallu un mois pour comprendre l'organisation des repas mais je crois que je tiens quelque chose :
- On se lève et on prend le petit-déjeuner (jusque là c'est du classique).
- À 11h30 on mange quelques crackers avec la garniture de son choix, c'est le "lunsj".
- Aux alentours de 16h30 c'est le repas chaud de la journée, le "middag". Quand on est habitué à goûter à cette heure, la transition vers un repas "entrée-plat-dessert" est brutale, faut se mouiller la nuque.
- En ayant mangé à 16h30 on a naturellement le ventre qui gargouille un peu à 21h donc on prend le souper.
Jeux en tous genres
Lors des entretiens précédant ma venue à Vevelstad, on m'avait mis en garde : il n'y a pas grand chose à faire le soir. Mensonge ! Moi qui pensait me la couler douce le soir devant la télé, que nenni ! Avant mon tragique accident de joka... de randonnée, j'étais épuisé : le lundi et le jeudi c'était futsal, le dimanche c'était volley-ball. Mon retour est attendu, parce que trouver 6 joueuses et joueurs disponibles le soir à Vevelstad c'est pas toujours facile !
Dans un registre moins sportif, tous les mercredis, c'est "Åpen Kafé" au Frivilligsentral : des retraitées viennent prendre le café et surtout jouer au Yahtzee. La semaine dernière j'ai gagné toutes les parties. Mon norvégien n'est pas encore au point, mais j'ai cru saisir dans les réactions de mes adversaires le sentiment que j'avais le postérieur rempli de ces petites pâtes que l'on met parfois dans la soupe. J'ai aussi pu oublier la cuisante défaite que j'avais subie aux Colons de Catane (article du 29 août) à l'occasion d'une partie organisée au musée de Vevelstad.

On se retrouve donc en octobre pour de nouvelles aventures !
Le disc-golf
Le 23 septembre 2025
J'ai appris qu'il y avait à Vevelstad, comme dans beaucoup de communes norvégiennes, un parcours de disc-golf.
Si les norvégiens ont parfois des habitudes particulières (laisser leur porte d'entrée ouverte jour et nuit, manger du fromage qui ne vieillit pas, stocker le pain au frigo), à les imaginer essayer de faire rentrer des frisbee dans des trous de golf j'étais pour le moins stupéfait.
Bon après vérification il y a des paniers conçus pour "capter" les frisbee, c'est un peu moins drôle mais bien plus pratique.
Sur le papier ça a l'air assez accessible, on enfile ses chaussures, on prend son frisbee et on peut se lancer sur le parcours.
C'est tout à fait possible, mais si vous croyiez qu'un frisbee est simplement un frisbee détrompez-vous ! Dans les magasins de sport norvégiens, vous trouverez des étals entiers de frisbee. J'ai pas eu le temps de tout étudier, mais globalement les disques sont conçus pour aller plus ou moins loin, et plus ils vont loin moins on a de contrôle sur leur trajectoire.

Avec mon collègue, nous avons pris trois disques et sommes partis à l'assaut du parcours de Vevelstad. Comme au golf, chaque panier est associé à un par (le nombre de lancers idéal pour atteindre la cible). Évidemment, on en était bien loin. Aussi, on a passé plus de temps à chercher le frisbee dans les fourrés qu'à jouer.

Conclusion : c'est pas facile. Mais on compte bien s'entraîner pour améliorer notre score et passer moins de temps hors-piste. Si vous voulez essayer, voici la liste des parcours en France. Vous constaterez le joli vide à l'emplacement de la Haute-Marne. Mais bon, avec un frisbee et un peu de bricole vous pourrez peut-être arranger quelque chose.
Se déplacer au rythme des ferrys
Le 18 septembre 2025
À Vevelstad, toutes les portes des maisons restent ouvertes, et il en est de même pour les voitures. En grande partie parce que les habitants se font confiance et save que tout le monde veille sur la communauté, mais d'un point de vue pragmatique, vous auriez bien du mal à voler quoi que ce soit et prendre la poudre d'escampette : vous vous retrouveriez vite bloqué, à attendre le ferry pour franchir un bras de mer, au sud ou au nord.
La commune de Vevelstad n'est pas sur une île, mais les montagnes à l'est empêchent toute liaison routière avec le reste du pays. À l'ouest, au nord et au sud, il y a la mer !
Les habitants de Vevelstad ont donc accès au reste du monde grâce à deux ferrys. Le plus souvent, ils rejoignent Brønnoysund, au sud, sur un bateau nommé le Torghatten (du nom d'une montagne voisine).

Comme le ferry est le seul moyen de rejoindre le reste du réseau routier, il est entièrement financé par l'État et il n'y a rien à payer pour embarquer. Le bateau est entièrement électrique : la légende dit que lorsque les batteries sont en chargement, l'ensemble des lumières de Brønnoysund baissent en intensité !
Je pense que les locaux connaissent par coeur les horaires (à peu près une traversée toutes les heures et demies, de 6h à 22h), de mon côté je dois les consulter à chaque fois que nous nous rendons à Brønnoysund, qui se situe à 1 heure de Vevelstad, traversée comprise. Cela paraît long, mais le passage par la mer rend le trajet moins monotone : on roule, on attend le ferry, on embarque, le bateau traverse la mer, on débarque et on reprend la route.

La plupart du temps règne un silence quasi-total sur Vevelstad. Seul le vent et la mer se font entendre. Mais toutes les heures et demies, c'est le "ferry-traffic", dans les deux sens, une file d'une vingtaine de véhicules (parmi lesquels vous retrouverez toujours des campings-cars venus d'Allemagne !) roule jusqu'au pont d'embarquement suivant.
Puis, après 22 heures, on ne peut plus ni rejoindre ni quitter Vevelstad. Il y a bien le projet de creuser un tunnel sous la mer, qui rendrait la municipalité accessible à toute heure, mais peut-être le quotidien perdrait-il un peu de son charme ?
J'ai testé pour vous... le système de santé norvégien
Le 15 septembre 2025
Vendredi dernier, ayant un évènement le soir au Frivilligsentral, nous avions la matinée libre. Le soleil brillait encore et il y avait peu de nuages à l'horizon. Comme on avait de cesse de me conseiller de profiter au maximum des montagnes avant l'arrivée de l'hiver, je décidai de m'attaquer au point culminant de Vevelstad : le Hoyhølmstindan. Son sommet pointe légèrement au-dessus des 1000 mètres, promettant une des plus belles vues de la région.
Je pris donc mon vélo pour me rendre au point de départ de la randonnée, à quelques kilomètres de la maison. La montée du Hoyhølmstindan est raide, il faut un peu moins de 5 kilomètres pour arriver au sommet. Sur de nombreux parcours de randonnée norvégien, le chemin s'efface rapidement, et il faut suivre les points de peinture rouge au milieu des rochers. Je perdai plusieurs fois le sentier, ce qui m'entraînait parfois dans des escalades assez périlleuses mais je restais prudent. Pour éviter de devoir me couper le bras et boire mon pipi comme dans le film "127 heures", j'avais laissé à la maison un petit mot avec mon itinéraire.
Je finis par arriver au sommet au bout d'une bonne heure, et comme attendu la vue était à couper le souffle !

Le plus dur était donc passé (non), je trottinai dans la descente, bien concentré car le haut de la montagne était assez escarpé. À 11h02, alors qu'il ne restait plus que 2 kilomètres, le sentier devenait plus facile. Mais c'est à ce moment que mon pied croisa la route d'un caillou pourtant pas bien grand, sur un portion de chemin plutôt plate. Immédiatement, je comptai mes membres et vérifiai que tout était en place. Au menu un beau bleu au genou, et un doigt endoliri qui me faisait craindre une belle entorse voire une luxation. Je tirai donc un bon coup dessus car je crus me rappeler que c'était ainsi qu'on remettait un doigt en place (le docteur me confirma plus tard que ce n'était pas une si mauvaise idée que ça en avait l'air). Chaque appui sur un rocher ou une balustrade était bien douloureux, je dus m'arrêter quelques secondes pour éviter de calancher au beau milieu de la forêt. J'en profitai pour examiner de nouveau ma main.
Vous vous rappelez avoir appris qu'on peut vérifier si un mois comporte 30 ou 31 jours en observant les bosses des doigts au dos de ses mains ? Et bien c'est à ce moment-là que je m'aperçus que le mois de mars n'avait plus que 30 jours. Il fallait donc que je consulte un médecin, à défaut de pouvoir modifier tous les calendriers du globe.

L'adrénaline me fit tenir dans la descente et sur le vélo pour retourner à la maison. Mon hôte m'envoya directement toquer au cabinet médical. Pas de chance, le médecin du village était sur le ferry pour aller à Brønnoysund, au sud. L'infirimière présente prit une photo de mes mains, l'envoya au docteur. Celui-ci me rappela quelques instants après pour une ferry-consultation. Il appela immédiatement l'hôpital de Sandnessjøen, au nord, pour commander une consultation et une radio. Il était déjà 13 heures, et le prochain ferry me permettait d'être à l'hôpital à 15h30, alors que celui-ci devait fermer à 15h ! Mais ils assuraient de m'attendre. Arrivé sur place, tout le personnel était aux petits sois avec moi. À 16h, j'étais dans la salle de radiographie et le manipulateur m'annonçait "Well, it's broken !". Une phrase qui encore aujourd'hui me glace le sang (il faut bien éxagérer un peu pour forger sa légende). La docteur me confirma la fracture d'un métacarpe (l'os, pas le pokémon) et me posai un plâtre dans la foulée. À 16h45, je sortis de l'hôpital, sans avoir avancé aucun frais.

Pour la rapidité et la qualité des soins, j'attribue la note de 4,5/5 : entre la chute et la sortie de l'hôpital, il se sera écoulé moins de 6 heures. Et encore, à quelques minutes près je montai dans le ferry précédent et gagnai 2 heures.
Pour l'ambiance, je donne un 4/5 : les murs manquaient de couleurs et j'étais tout seul dans l'hôpital donc je n'ai pas pu causer. En plus les magazines étaient tous en norvégien donc j'ai rien pigé. Par contre les soignants étaient tous très sympas et m'ont donné un questionnaire d'admission traduit en français !
Pour le repas je donne un 0/5 : j'ai pas eu de repas. Bon après il était 16 heures mais faut bien mettre une mauvaise note sur quelque chose. J'ai voulu manger dans le ferry mais le distributeur ne fonctionnait pas.
J'en ai donc pour 3 semaines de plâtre si tout va bien. En attendant je bois du lait, je me lave avec un sac plastique sur le bras et j'essaie d'apprendre à jouer de la guitare de la main droite. Un petit conseil pour terminer : regardez où vous posez les pieds.

Recette - Les gaufres norvégiennes
Le 12 septembre 2025
Difficulté : très facile
Depuis que je suis arrivé en Norvège, on m'a fait comprendre que ce peuple raffolait de "kaffe og vafler", ce qui veut dire du café et des gaufres, vous l'aurez compris
La pression qui pesait sur mes épaules était donc immense quand après seulement une semaine d'acclimatation est venu le temps de faire mes premières gaufres norvégiennes. Je pourrais vous faire croire que nous avons passé de longues heures au Frivilligsentral à faire monter les blancs en neige, dosé au milligramme près pour avoir la consistance parfaite et coupé du bois pour allumer la cuisinière et faire cuire les gaufres au feu de bois, mais sur ce blog vous n'aurez rien que la vérité, de l'authenticité pure !

Voici donc la recette tant attendue :
Matériel :
- Un gaufrier électrique, avec un moule qui permet de faire des grandes gaufres divisibles en 6 coeurs (je suis sûr que vous voyez très bien)
- Un saladier
- Un verre mesureur
- Un ustensile anti-grumeaux

Ingrédients :
- Un sachet de mix à gaufres
- De la margarine liquide
- De l'eau


Préparation :
- Lisez attentivement les consignes du paquet de mix à gaufres
- Ajoutez de l'eau et de la margarine liquide conformément aux consignes du paquet
- Mélangez
- Faites chauffer le gaufrier
- Versez la quantité adéquate dans le moule
- Attendez quelques minutes, la gaufre doit être bien dorée
- Servez avec de la crème fraiche et de la confiture (sans oublier le café !)
Aux urnes, Norvégiens !
Le 10 septembre 2025
Alors que le 8 septembre François Bayrou préparait son pot de départ (et non son départ de Pau), les Norvégiennes et Norvégiens se rendaient aux urnes pour les élections législatives.
Au Frivilligsentral, c'était l'occasion d'offrir une gaufre (recette à venir) et un café aux citoyens de Vevelstad après leur vote. Une occasion parfaite pour partager ici quelques informations sur la politique norvégienne !
La Norvège est une monarchie parlementaire dotée d'une seule assemblée, le Storting, composée de 169 députés élus pour 4 ans. Pour les élections de 2025, le parti travailliste espérait rester le premier parti et mener la coalition de gouvernement.
Au cours des discussions avec les habitants, il ressort que l'un des principaux sujets de débat porte sur l'utilisation des deux fonds souverains du pays. Car si la Norvège a le deuxième Indice de Développement Humain le plus élevé et le septième PIB par habitant au monde, elle le doit en grande partie à son industrie pétrolière. La Norvège aurait donc pu construire des tours géantes, acheter des clubs de football ou devenir un paradis fiscal, mais elle a préféré placer les revenus du pétrole dans des fonds de réserve, qui ont vocation à être utilisés lorsque les gisements seront épuisés. Mais comme beaucoup de pays, la Norvège a besoin d'augmenter son budget pour faire face notamment au vieillissement de la population, alors certains souhaitent que le fonds soit utilisé dès maintenant.

Résultat des élections, le parti travailliste est arrivé en tête et doit maintenant s'entendre avec d'autres partis pour former une coalition et un gouvernement (au moins je ne suis pas dépaysé). Et du côté de Vevelstad, les gaufres et le café ont eu un franc succès !
Premiers pas à Vevelstad
Le 6 septembre 2025
La première semaine à Vevelstad s'achève et pour l'instant il n'y a pas de quoi s'ennuyer !
À peine sorti de l'avion, la première randonnée était déjà planifiée. Je suis donc parti le lendemain à l'assaut du Hornstinden en compagnie de la volontaire de l'année dernière, restée en Norvège pour l'été, et d'un Vevelstadien (pas sûr que ce soit ainsi qu'il faille appeler les habitants du village 🤔). Il nous faudra 2 heures pour grimper les 885 mètres de l'itinéraire, avec pour récompense un ravitaillement et une magnifique vue sur les îles qui font face à Vevelstad.

J'ai pu rencontrer une partie des 500 habitants de Vevelstad. La plupart d'entre eux travaillent dans l'aquaculture de saumon ou dans l'industrie pétrolière, et travaillent souvent en continu pendant 2 ou 3 semaines avant de rentrer au village pour un repos d'1 à deux semaines. D'autres travaillent dans les fermes ou dans les services du village qui sont assez nombreux au regard de la taille de la commune (supérette, maison de retraite, ferry, crèche, école, services municipaux).
Avec Matthis, mon collègue volontaire pour cette année, nous prenons peu à peu nos marques au Frivilligsentral (centre de bénévolat), qui est le service chargé d'animer la vie de la commune, fort remplie.

Le beau temps était de la partie pour cette première semaine, il a donc fallu faire le plein de soleil en prévision de jours pluvieux, et surtout de la nuit quasi-polaire qui arrivera dès novembre. J'ai donc pu randonner et inscrire mon nom sur le registre du Grønnlihumpen (en perdant de nombreuses fois la trace du sentier), visité les îles Vega, site classé au patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO pour sa fabrication artisanale de vêtements fourrés du duvet des canards eiders, et observé une première aurore boréale (timide, mais ce n'est que le début) !




Recette - Les groseilles au lait vanillé
Le 3 septembre 2025
Une dédicace à un certain Romain L, qui m'a demandé de partage des recettes typiques.
On trouve de nombreuses baies à Vevelstad, dans la montagne ou dans les jardins, pour des en-cas succulents.
Pour faire des groseilles au lait vanillé :
- Disposez des groseilles dans un bol.
- Recouvrez-les de lait vanillé, ou de crème anglaise à défaut.
Et voilà !
